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Rencontre avec Jérôme Gaspard, co-créateur du Freejump !

Interview , Loisirs Avr 10, 2017 No Comments

Depuis près de 20 ans, dans l’ombre des acteurs qu’il double, Jérôme Gaspard nous impressionne par les cascades qu’il réalise dans des films que nous connaissons tous. Travailleur acharné et grand passionné, il met en lumière son métier au travers des cours qu’il dispense mais pas seulement… Il y a quelques années, avec son ami l’acteur Tomer Sisley, il crée un concept offrant au grand public la possibilité de vivre une expérience unique : se mettre dans la peau d’un cascadeur en toute sécurité. Gros plan sur un parcours professionnel exaltant et zoom sur le Freejump, une activité forte en émotions ! Silence, moteur, ça tourne, action…

Comment êtes-vous devenu cascadeur ?

Je suis devenu cascadeur un peu par hasard… J’avais des prédispositions pour ce métier : de bonnes capacités sportives, une attirance pour les sports extrêmes, mais je mettais orienté dans une voie tout à fait différente : l’informatique. Après avoir terminé mes études et vers la fin de mon service militaire, un ami qui avait suivi une formation pour devenir cascadeur m’a proposé de travailler avec lui en tant que cascadeur sur un spectacle à Disneyland Paris. N’ayant pas encore recherché de boulot dans l’informatique, j’ai accepté la proposition qui allait me faire découvrir ce métier pendant 8 mois et puis après je chercherais un « vrai » travail…

Dans quels films pouvons-nous apprécier vos cascades ?

J’ai tourné dans une 60ene de films, et autant de série/téléfilm. Mon premier film était « Le Pacte des Loups », j’ai participé entre autres aux 2 Largo Winch, Banlieue 13, Lucy, Taken 3, Hunger Games, Raid Dingue, Overdrive et plus récemment à Valérian.

Quel est votre souvenir professionnel le plus marquant ?

Il y en a beaucoup, à vrai dire chaque tournage est différent et apporte son lot de surprises. Un des tournages qui m’a beaucoup marqué est le premier Largo Winch, je doublais l’acteur principal Tomer Sisley, il y avait énormément d’actions et nous avons tourné sur plusieurs pays. Cela a été une très bonne expérience pour moi et ça m’a permis de rencontrer Tomer qui est devenu un très bon pote.

Comment est né le projet Freejump ?

Justement il est né de notre rencontre, Tomer comme moi a un penchant pour l’adrénaline, on a testé ensemble pas mal d’activités allant du parachutisme à la conduite sur circuit… La chute de hauteur est quelque chose que je maitrise depuis très longtemps grâce à mon passé de gymnaste, dans mon métier nous avons régulièrement des chutes de hauteurs à réaliser, généralement sur des cartons et de temps en temps sur un airbag. J’ai donc initié Tomer à cette technique, il a adoré et ma spontanément demandé pourquoi personne ne proposait d’encadrer cette activité pour le grand public…

L’envie de proposer au public ces nouvelles sensations ainsi que mon expertise sur le matériel et les techniques de sauts ont permis de développer une activité sécurisée pour le public !

Si vous deviez décrire en trois mots les sensations procurées par cette activité…

Peur, liberté, joie. Le dépassement de soi que procure cette activité est assez exceptionnel !

Une petite anecdote à partager avec nous sur le Freejump ?

J’ai appris à Tomer à chuter de différentes manières mais Tomer est quelqu’un qui en veut toujours plus… Alors je l’ai préparé à une chute de 25m, une chute que peu de cascadeurs ont déjà réalisé dans leur vie. Ses qualités athlétiques, sa confiance en moi et la préparation que l’on a effectué en commun lui a permis de réaliser ce saut parfaitement. A titre d’exemple un cascadeur anglais Damien Walters a récemment sauter de 35m pour le film Assassin’s Creed, soit 10m de plus sur un airbag beaucoup plus gros et ça a fait la une des journaux… Donc Tomer n’a pas à rougir de son saut !

Avez-vous un conseil à donner à nos lecteurs pour faire le grand saut et gérer leur stress ?

La gestion du stress est quelque chose de primordial dans cette activité. A la différence du saut à l’élastique par exemple où il ne suffit que d’avoir le courage de sauter, l’élastique fera le reste. Le FreeJump nécessite à la fois du courage mais aussi de la technique pour bien atterrir sur le dos, il ne suffit pas juste de faire le pas dans le vide. Et donc il est important de gérer sa peur de manière à ne pas être tétaniser au moment du saut. La peur est un vaste sujet que j’ai l’occasion de côtoyer régulièrement dans ma vie, elle est essentielle mais il faut savoir la gérer. Le conseil que je donne en général est de ne pas réfléchir, de faire un décompte 3, 2, 1, Go ! La réflexion se fait en amont du saut, devant le vide ce n’est plus le moment de réfléchir, il n’y a de toute façon aucune logique à se jeter dans le vide, c’est contre nature donc épargnions nous cette lutte contre son cerveau… Le conditionnement par un décompte peut « forcer » le cerveau à suivre. Chaque personne est différente face au vide, j’ai moi-même le vertige… Mais ça ne m’empêche pas de sauter et d’y prendre beaucoup de plaisirs !